Blues For Martha (Histoire de faussaire)

Outlined against the purest blue
The farmhouse looked fake through and through
And the thatch posing as a roof
Synthetic, if you needed proof
Fiberglass fieldstone paved the way
Of a fake country alleyway
That elegantly curved around
A vinyl coated man-made pond.

The pretend lady of the house
In a designer country blouse
That looked both phony and charming
Came to me, perfectly smiling
And my bouquet of Queen Anne’s lace
Of a sudden seemed out of place
Amid the vividest colours
Of silk artificial flowers.

With a coy calculated glance
She bade me in past the entrance
And put my flowers in a vase
Atop a fake gas fireplace
In a room of bogus antiques
Conscripted from uptown boutiques
Replete with phony furniture
Book-of-the-month literature.

Orlon™ Persian rug on the floor
Art on the wall, fake to the core
On ear and neck a real taste
Of plastic pearl and diamond paste
Pseudo beauty spot on the cheek
False nails on both the hands and feet
Dissimulated false hope chest
Real silicone in her breast.

By electrical candlelight
She posed in an alluring sight
And with a bat of fake eyelash
Slyly confided feeling rash
Manipulating confession
Honest to badness admission
From a spurious angel fallen
Off a phony seventh heaven.

The only hint of honesty
In this bucolic travesty
The fresh as morning baby tooth
That cut clearly close to the truth
Was the seraphic note that rang
In my heart, the bittersweet pang
When lovingly she descended
To a candor unintended.

But in this case Aphrodite
Merely turned out mean and catty
And Cupid proved to be no less
Of a cad, but nevertheless
The truth is I would be lying
If I were to be decrying
That a right moment of deceit
Swept me verily off my feet.

© Didier Delahaye, 2004

Se découpant sur champ d´azur
La ferme était fausse bien sûr
Et le chaume servant de toit
Synthétique comme il se doit
Au bout d´une allée de faux buis
On apercevait un faux puits
Du fond duquel la vérité
N´avait jamais dû remonter.

Et la maîtresse de céans
Dans un habit, ma foi, seyant
De fermière de comédie
A ma rencontre descendit
Et mon petit bouquet, soudain
Parut terne dans ce jardin
Près des massifs de fausses fleurs
Offrant les plus vives couleurs.

Ayant foulé le faux gazon,
Je la suivis dans la maison
Où brillait sans se consumer
Un genre de feu sans fumée
Face au faux buffet Henri deux,
Alignés sur les rayons de
La bibliothèque en faux bois,
Faux bouquins achetés au poids.

Faux Aubusson, fausses armures,
Faux tableaux de maîtres au mur
Fausses perles et faux bijoux
Faux grains de beauté sur les joues
Faux ongles au bout des menottes
Piano jouant des fausses notes
Avec des touches ne devant
Pas leur ivoire aux éléphants.

Aux lueurs des fausses chandelles
Enlevant ses fausses dentelles,
Elle a dit, mais ce n´était pas
Sûr, tu es mon premier faux pas
Fausse vierge, fausse pudeur
Fausse fièvre, simulateurs
Ces anges artificiels
Venus d´un faux septième ciel.

La seule chose un peu sincère
Dans cette histoire de faussaire
Et contre laquelle il ne faut
Peut-être pas s´inscrire en faux
C´est mon penchant pour elle et mon
Gros point du côté du poumon
Quand amoureuse elle tomba
D´un vrai marquis de Carabas.

En l´occurrence Cupidon
Se conduisit en faux-jeton
En véritable faux témoin
Et Vénus aussi, néanmoins
Ce serait sans doute mentir
Par omission de ne pas dire
Que je leur dois quand même une heure
Authentique de vrai bonheur.

Georges Brassens, 1976

XII (1976)
Les ricochets Skippin’ Stones
Don Juan Casanova
Cupidon s’en fout
Histoire de faussaire Blues for Martha
Mélanie Melanie

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