Gastibelza

Poème de Victor Hugo tiré de “Guitare”, pièce XXII du recueil  Les rayons et les ombres (1837)

Gastibelza, l’homme à la carabine
Chantait ainsi
Quelqu’un a-t-il connu doña Sabine
Quelqu’un d’ici
Chantez, dansez, villageois, la nuit gagne
Le mont Falu
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.

Quelqu’un de vous a-t-il connu Sabine
Ma señora
Sa mère était la vieille maugrabine
D’Antequera
Qui chaque nuit criait dans la tour Magne
Comme un hibou
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.

Vraiment la reine eût près d’elle été laide
Quand vers le soir
Elle passait sur le pont de Tolède
En corset noir
Un chapelet du temps de Charlemagne
Ornait son cou
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.

Le roi disait en la voyant si belle
A son neveu
Pour un baiser, pour un sourire d’elle
Pour un cheveu
Infant don Ruy, je donnerais l’Espagne
Et le Pérou
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.

Je ne sais pas si j’aimais cette dame
Mais je sais bien
Que pour avoir un regard de son âme
Moi, pauvre chien
J’aurais gaîment passé dix ans au bagne
Sous les verrous
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.

Quand je voyais cette enfant, moi le pâtre
De ce canton
Je croyais voir la belle Cléopâtre
Qui, nous dit-on
Menait César, empereur d’Allemagne
Par le licou
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.

Dansez, chantez, villageois, la nuit tombe
Sabine, un jour
A tout vendu, sa beauté de colombe
Tout son amour
Pour l’anneau d’or du comte de Saldagne
Pour un bijou
Le vent qui vient à travers la montagne
M’a rendu fou.

G. Brassens, 1954

III (1954)
Chanson pour l’Auvergnat Song For An Earth Angel
Les sabots d’Hélène Marcy’s Wooden Clogs
Marinette Brigit
Auprès de mon arbre
Gastibelza
Le testament Last Will
Le nombril des femmes d’agents Ladycop’s Bellybutton
Les croquants Plutocrats

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