Translations

Translating Brassens is a subjective process. It is the author more than the songs that I try to transpose into English. These songs are personal interpretations that strive to respect the meaning and spirit of Brassens while recognizing the linguistic and cultural differences between French and English. It can be done to the extent that English speakers can appreciate in their mother tongue some of the verve, musicality and genius of a universally great wordsmith.

My goal is to end up with a song that flows and holds together, remains faithful to the original, and doesn’t sound “translated”. I have no qualms about taking liberties—huge ones at times— in the process, but in so doing I imagine having Tonton Georges looking over my shoulder and nodding his approval with a puff of pipe smoke, should he ever have spoken English.

My list of translations is far from exhaustive (just over half the songs GB that released officially) but it is as comprehensive as I could make it so far, in terms of periods and subjects covered.
It might still grow…

À l’ombre du cœur de ma mie In The Shade Of A Maiden’s Love
L’amandier The Cherry Tree
Les amoureux des bancs publics Park Bench Lovers
L’ancêtre Old-Timer
L’assassinat Manslaughter
Au bois de mon cœur In My Heart’s Backyard
Bécassine Lucie Lassie
Bonhomme Natural Mate
Brave Margot Margot The Milkmaid
Le bulletin de santé Bill of Health
Celui qui a mal tourné One Bad Egg
Chanson pour l’Auvergnat Song For An Earth Angel
Comme une sœur Lotus Flower
La complainte des filles de joie Ladies Of Pleasure’s Lament
Les copains d’abord Buddies All Aboard
Corne d’Aurochs Beefalo Bill
Les croquants Plutocrats
Dans l’eau de la claire fontaine In Forest Pond
Don Juan Casanova
L’épave A Wreck
Le fantôme Ghost Story
La femme d’Hector Victor’s Wife
Fernande Eleanor
La fessée Spanking
La fille à cent sous Two-Bit Love
Le fossoyeur Gravedigger
Les funérailles d’antan Funerals Of Yore
Le gorille The Gorilla
Le grand chêne The Oak Tree
La guerre de 14-18 WW I
Histoire de faussaire Blues for Martha
Il n’y a pas d’amour heureux There Is No Happy Love
Je m’suis fait tout p’tit For A Little Doll
Je suis un voyou A Rogue I Am
Jeanne Joan Of Heart
La Marine L’amour marin
Marinette Brigit
Le mauvais sujet repenti The Bottom Line
La mauvaise réputation Bad Rep
Mélanie Melanie
Misogynie à part Misogyny Aside
Mourir pour des idées Dying For A Cause
Le moyenâgeux Middle-Ages Crisis
Le nombril des femmes d’agents Ladycop’s Bellybutton
La non-demande en mariage Non Proposal
Oncle Archibald Uncle Archie
L’orage Thunderstorm
Le parapluie The Umbrella
Pauvre Martin Poor Martin
Le Père Noël et la petite fille Santa’s Girl
Le petit joueur de flûteau The Little Piper
Le petit-fils d’Œdipe Œdipus’ Grandson
Le pornographe The Pornophone
La première fille The First Girl
Putain de toi Ho Be Thee
Les quatre bacheliers Four Sophomores
Quatre-vingt-quinze pour cent Nine Times Out Of Ten
Les ricochets Skippin’ Stones
Rien à jeter Nothing To Throw Away
Le roi Tush
Les sabots d’Hélène Marcy’s Wooden Clogs
Saturne Fall Flower
Sauf le respect que je vous dois Pardon my French
Si seulement elle était jolie If only she were a-pretty
Supplique pour être enterré à la plage de Sète Supplication To Be Buried On The Shores Of A Faraway Isle
Le temps passé Days Of Yore
Le testament Last Will
La tondue Shear Terror
La traîtresse Traitress
Le vieux Léon Ol’ Leon
Le 22 septembre September 12

Song List

À l’ombre du cœur de ma mie In The Shade Of A Maiden’s Love
L’amandier The Cherry Tree
Les amoureux des bancs publics Park Bench Lovers
L’ancêtre Old-Timer
L’assassinat Manslaughter
Au bois de mon cœur In My Heart’s Backyard
Bécassine Lucie Lassie
Bonhomme Natural Mate
Brave Margot Margot The Milkmaid
Le bulletin de santé Bill of Health
Celui qui a mal tourné One Bad Egg
Chanson pour l’Auvergnat Song For An Earth Angel
Comme une sœur Lotus Flower
La complainte des filles de joie Ladies Of Pleasure’s Lament
Les copains d’abord Buddies All Aboard
Corne d’Aurochs Beefalo Bill
Les croquants Plutocrats
Dans l’eau de la claire fontaine In Forest Pond
Don Juan Casanova
L’épave A Wreck
Le fantôme Ghost Story
La femme d’Hector Victor’s Wife
Fernande Eleanor
La fessée Spanking
La fille à cent sous Two-Bit Love
Le fossoyeur Gravedigger
Les funérailles d’antan Funerals Of Yore
Le gorille The Gorilla
Le grand chêne The Oak Tree
La guerre de 14-18 WW I
Histoire de faussaire Blues for Martha
Il n’y a pas d’amour heureux There Is No Happy Love
Je m’suis fait tout p’tit For A Little Doll
Je suis un voyou A Rogue I Am
Jeanne Joan Of Heart
La Marine L’amour marin
Marinette Brigit
Le mauvais sujet repenti The Bottom Line
La mauvaise réputation Bad Rep
Mélanie Melanie
Misogynie à part Misogyny Aside
Mourir pour des idées Dying For A Cause
Le moyenâgeux Middle-Ages Crisis
Le nombril des femmes d’agents Ladycop’s Bellybutton
La non-demande en mariage Non Proposal
Oncle Archibald Uncle Archie
L’orage Thunderstorm
Le parapluie The Umbrella
Pauvre Martin Poor Martin
Le Père Noël et la petite fille Santa’s Girl
Le petit joueur de flûteau The Little Piper
Le petit-fils d’Œdipe Œdipus’ Grandson
Le pornographe The Pornophone
La première fille The First Girl
Putain de toi Ho Be Thee
Les quatre bacheliers Four Sophomores
Quatre-vingt-quinze pour cent Nine Times Out Of Ten
Les ricochets Skippin’ Stones
Rien à jeter Nothing To Throw Away
Le roi Tush
Les sabots d’Hélène Marcy’s Wooden Clogs
Saturne Fall Flower
Sauf le respect que je vous dois Pardon my French
Si seulement elle était jolie If only she were a-pretty
Supplique pour être enterré à la plage de Sète Supplication To Be Buried On The Shores Of A Faraway Isle
Le temps passé Days Of Yore
Le testament Last Will
La tondue Shear Terror
La traîtresse Traitress
Le vieux Léon Ol’ Leon
Le vingt-deux septembre September 12

English Versions

Translating Brassens is a subjective process. It is the author more than the songs that I try to transpose into English. These songs are personal interpretations that strive to respect the meaning and spirit of Brassens while recognizing the linguistic and cultural differences between French and English. It can be done to the extent that English speakers can appreciate in their mother tongue some of the verve, musicality and genius of a universally great wordsmith.

My goal is to end up with a song that flows and holds together, remains faithful to the original, and doesn’t sound “translated”. I have no qualms about taking liberties—huge ones at times— in the process, but in so doing I imagine having Tonton Georges looking over my shoulder and nodding his approval with a puff of pipe smoke, should he ever have spoken English.

Français

Les chansons ci-contre sont présentées dans l’ordre chronologique de leur parution.
Traduire Brassens est une entreprise subjective. Plus que la chanson, c’est l’auteur que je m’efforce de transposer en anglais, un anglais qui, précisons-le, n’est pas celui de la reine. Ces textes sont des interprétations qui s’efforcent de respecter le fonds et la forme de Brassens tout en tenant compte des différences linguistiques entre le français et l’anglais.

Mon but est d’en arriver à une chanson qui tient debout sur ses nouvelles jambes, reste fidèle à l’original et ne fleure pas le traduit. Ce faisant, je ne me prive pas de m’octroyer une certaine licence, parfois considérable, pour en arriver à ma fin. Je me plais d’imaginer que Tonton Georges aurait souri et approuvé d’un joli rond de fumée, eût-il parlé l’anglais.

Brassens a écrit et enregistré 119 chansons de 1952 à 1976 qui ont été publiées de son vivant. Il a aussi mis en musique 16 poèmes de poètes favoris et en a récité trois. Ceci constitue l’opus officiel qui s’étale sur douze albums, judicieusement réintitulés au fil des ans de I à XII. Telle est l’oeuvre qui m’intéresse et à laquelle je me consacre, bien que nombre autres chansons aient fait surface à titre posthume. [DD]

I (1952)
La mauvaise réputation Bad Rep
Le fossoyeur Gravedigger
Le gorille The Gorilla
Ballade des dames du temps jadis
Le parapluie The Umbrella
La marine L’amour marin
Corne d’Aurochs Beefalo Bill
Il suffit de passer le pont

II (1953)
Les amoureux des bancs publics Park Bench Lovers
Brave Margot Margot The Milkmaid
Pauvre Martin Poor Ole Martin
La première fille The First Girl
Je suis un voyou A Rogue I Am
J’ai rendez-vous avec vous
Le vent
Il n’y a pas d’amour heureux There Is No Happy Love
La mauvaise herbe Tumbleweed
Le mauvais sujet repenti The Bottom Line
Putain de toi Ho Be Thee

III (1954)
Chanson pour l’Auvergnat Song For An Earth Angel
Les sabots d’Hélène Marcy’s Wooden Clogs
Marinette Brigit
Auprès de mon arbre
Gastibelza
Le testament Last Will
Le nombril des femmes d’agents Ladycop’s Bellybutton
Les croquants Plutocrats

IV (1955-1957)
Je m’suis fait tout p’tit For A Little Doll
L’amandier The Cherry Tree
Oncle Archibald Uncle Archie
Les lilas
Au bois de mon cœur In My Heart’s Backyard
Celui qui a mal tourné One Bad Egg
Les Philistins

V (1958-1960)
Le vieux Léon Ol’ Leon
À l’ombre du cœur de ma mie In The Shade Of A Maiden’s Love
Le pornographe The Pornophone
Le Père Noël et la petite fille Santa’s Girl
La femme d’Hector Victor’s Wife
Bonhomme Natural Mate
Les funérailles d’antan Funerals Of Yore
Comme une sœur Lotus Flower

VI (1961)
La traîtresse Traitress
Pénélope
L’orage Thunderstorm
Le mécréant
Le verger du roi Louis
Le temps passé Days Of Yore
La fille à cent sous Two-Bit Love

VII (1962)
Jeanne Joan Of Heart
Dans l’eau de la claire fontaine In Forest Pond
La guerre de 14-18 WW I
Les amours d’antan
Marquise
L’assassinat Manslaughter
La complainte des filles de joie Ladies Of Pleasure’s Lament

VIII (1964)
Les copains d’abord Buddies All Aboard
Les Quat’z’arts
Le petit joueur de flûteau The Little Piper
La tondue Shear Terror
Le 22 septembre September 12
Les deux oncles
La route aux quatre chansons
Saturne Fall Flower

IX (1966)
Supplique pour être enterré à la plage de Sète Supplication To Be Buried On The Shores Of A Faraway Isle
Le fantôme Ghost Story
La fessée Spanking
Les quatre bacheliers Four Sophomores
Le bulletin de santé Bill of Health
La non-demande en mariage Non Proposal
Le grand chêne The Oak Tree
L’épave A Wreck
Le moyenâgeux Middle-Ages Crisis

X (1969)
Misogynie à part Misogyny Aside
Bécassine Lucie Lassie
L’ancêtre Old-Timer
Rien à jeter Nothing To Throw Away
La religieuse

XI (1972)
Mourir pour des idées Dying For A Cause
Le Roi Tush
Quatre-vingt-quinze pour cent Nine Times Out Of Ten
Sauf le respect que je vous dois Pardon my French
Stances à un cambrioleur
La princesse et le croque-note
Fernande Eleanor
Les passantes

XII (1976)
Les ricochets Skippin’ Stones
Don Juan Casanova
Cupidon s’en fout
Histoire de faussaire Blues for Martha
Mélanie Melanie

Unreleased
Si seulement elle était jolie If only she were a-pretty
Le petit-fils d’Œdipe Œdipus’ Grandson

If only she were a-pretty (Si seulement elle était jolie)

If only she were a-pretty
I would say there’s a ray of hope
I know damn well she is nutty
But she’s a cutie, I can cope
Regrettably she has a face
Even her mother hates. (x2)

If only she were a-pulpy
I would say there’s a ray of hope
I know damn well she is ugly
But she has great curves, I can cope
Regrettably she is flatter
Than your average platter. (x2)

If only she were a sweetie
I would say there’s a ray of hope
She is no Rubenesque beauty
But she’s like honey, I can cope
Unfortunately she is rude
And never in the mood. (x2)

If only she were a-brainy
I would say there’s a ray of hope
I know damn well she’s a meanie
But she’s witty and I can cope
Unfortunately she is dense
And lacks all common sense. (x2)

If only she were a cooker
I would say there’s a ray of hope
She is dumb and not a looker
But we eat well and I can cope
Unfortunately her pot roast
Looks and tastes like burnt toast. (x2)

If only she were true to me
I would say there’s a ray of hope
She’s hard on the eye and tummy
But she’s faithful and I can cope
Unfortunately she sees more
Johns than a working whore. (x2)

If only she were a-dying
I would say there’s a ray of hope
I know damn well she’s a-lying
But she’s at the end of her rope
Too bad she’s built like a stone wall
She will bury us all. (x2)

© Didier Delahaye, 2005

Si seulement elle était jolie
Je dirais: “tout n´est pas perdu.
Elle est folle, c´est entendu,
Mais quelle beauté accomplie!”
Hélas elle est plus laide bientôt
Que les sept péchés capitaux. {2x}

Si seulement elle avait des formes,
Je dirais: “tout n´est pas perdu,
Elle est moche c´est entendu,
Mais c´est Venus copie conforme.”
Malheureusement, c´est désolant,
C´est le vrai squelette ambulant. {2x}

Si seulement elle était gentille,
Je dirais: “tout n´est pas perdu,
Elle est plate c´est entendu,
mais c´est la meilleure des filles.”
Malheureusement c´est un chameau,
Un succube, tranchons le mot. {2x}

Si elle était intelligente,
Je dirais: “tout n´est pas perdu,
Elle est vache, c´est entendu,
Mais c´est une femme savante.”
Malheureusement elle est très bête
Et tout à fait analphabète. {2x}

Si seulement l´était cuisinière,
Je dirais: “tout n´est pas perdu,
Elle est sotte, c´est entendu,
Mais quelle artiste culinaire!”
Malheureusement sa chère m´a
Pour toujours gâté l´estomac. {2x}

Si seulement elle était fidèle,
Je dirais :”tout n´est pas perdu,
Elle m´empoisonne, c´est entendu,
Mais c´est une épouse modèle.”
Malheureusement elle est, papa,
Folle d´un cul qu´elle n´a pas! {2x}

Si seulement l´était moribonde,
Je dirais: “tout n´est pas perdu,
Elle me trompe c´est entendu,
Mais elle va quitter le monde.”
Malheureusement jamais elle tousse:
Elle nous enterrera tous. {2x}

Georges Brassens, inédit

Œdipus’ Grandson (Le petit-fils d’Œdipe)

My dad gives me a ten to buy some mortadella
I pocket the money and run to the bordella
Pipes in my grandmother who’s a keen onlooker:
Why in such a hurry? “Gotta find a hooker!”

It is quite improper to see a working girl
Why not just give me half and we’ll give it a whirl
Even though I might seem to hang on by a thread
I can show young ponies a trick or two in bed.

First, you can spare yourself a righteous homily
Plus, hard-to-come-by cash stays in the family
I ponder this a bit and give her a fiver
Turns out to be a deal, she’s quite the sex driver.

Father, when I get back, asks me: “Where is the beef?”
He craved a meaty snack for his aperitif
When he saw the portion that I laid on the table
He suddenly became downright irritable.

He was all set to go and kick in the behind
That old man Schneider and his sausage swindling kind
But he broke into an apoplectic fever
When he learned what I’d done with the other fiver.

“You have screwed my mother, you little horny swine!”
Well, that makes two of us, you have been screwing mine
Before such argument he stopped dead in his tracks
Some people can’t resist cartesian comebacks.

And ever since that day, in the biblical sense
I have known grand-mother, and saved up all my cents
When inflation hits harder than a ton of brick’
Grandma honours her price: always five bucks a trick.

But if my father feels like having baloney
He picks it up himself, and there’s no felony
As a result I’m broke, lest I become a thief
Grandma has granted me economic relief.

The moral of this song, the truth of it be tol’
I lay grandma for free and may God bless her soul
The moral of this song, the truth of it be tol’
I lay grandma for free and may God bless her soul!

© Didier Delahaye, 2005

Papa m’envoie quérir cent sous de mortadelle
Empochant la monnaie, moi je file au bordel
Où vas-tu mon garçon de cette’ allur’ fougueuse ?
Me lance grand’ maman. “Je vais courir la gueuse.”

Il est inconvenant de fréquenter les putes
Tu m’en donn’s la moitié, juste et tu me culbutes
Quoique j’atteigne, hélas, un âge canonique
A bien des jeun’s au pieu je fais encor’ la nique.

D’abord ça te permet quelques économies
Et puis le patrimoine sort pas de la famille.
J’ tends mes deux francs cinquante à cette bonne vieille
Ce fut un’ bonn’ affaire : ell’ baisait à merveille.

Le père, à mon retour, me demande : “Où est-elle ?”
Le bâfreur attendait son bout de mortadelle
En voyant la portion que je mis sur la table
L’auteur d’ mes jours poussa des cris épouvantables.

Il parlait de botter dans la région fessière
Cell´ qui n´en pouvait mais, la gente saucissière
Mais ouvrit un museau de carpe suffocante
Quand il connut l’emploi des aut’s deux francs cinquante.

T’as baisé ma maman, petit énergumène !
T’avais qu’à commencer par pas baiser la mienne !
Mon argumentation vous lui coupa la chique
Les Français ne résistent pas à la logique.

Depuis, bibliquement, jusqu’à c’ qu’ell’ rende l’âme
Je connais grand’ maman et baste à qui me blâme
Quand la hausse des cours devient extravagante
Mémé bloque son prix : toujours deux francs cinquante.

Mais si mon père est pris d’un’ fringale de saucisse
Il va l’acheter lui-même, excellent exercice !
Du coup j’ai plus d’argent ; de peur que je n’en vole
Grand’mèr’ m’accorde alors ses faveurs bénévoles.

Pour qu’ la moral’ soit sauve et qu’ la chanson finisse
Je bais’ grand’mère à l’œil, le bon Dieu la bénisse !
Pour qu’ la moral’ soit sauve et qu’ la chanson finisse
Je bais’ grand’mère à l’œil, le bon Dieu la bénisse !

Georges Brassens, inédit inspiré par “Papa m’a donné cent sous

Casanova (Don Juan)

Hail to the one who swerved rather than run over
The lost bunny in search of a field of clover
Hail to Casanova who greeted with a smile
The girl that everyone avoided by a mile.
Pretty or not here I come, I will have her.

Hail to the rent-a-cop who became crossing guard
To leead across the street the blind dog of the bard
Hail to Casanova who took out on a date
The girl who’d given up on her romantic fate
Pretty or not here I come, I will have her.

Hail to the first one who retreated in silence
When the crowd broke into some patriotic rants
Hail to Casanova who whispered in the ear
Of the girl who never did a sweet nothing hear
Pretty or not here I come, I will have her.

Hail to the man of cloth who threw away his frock
Rather than fall in step with his bloodthirsty flock
Hail to Casanova who lifted up the skirt
Of the girl that no one thought worthy of a flirt
Pretty or not here I come, I will have her.

Hail to the guerilla who threw away his gun
Rather than aim it at the American nun
Hail to Casanova who planted a French kiss
On the girl who’d have killed for a moment of bliss
Pretty or not here I come, I will have her.

Hail to the mama-san who thawed out in her hand
The frozen testicles of a sex-starved husband
Hail to Casanova who fired up the loin
Of the girl whose letters nobody would purloin
Pretty or not here I come, I will have her.

Hail to whoever lacks some lofty ambition
And plays missionary sole for coition
Hail to Casanova who played the love surgeon
For the one who’d have died without him a virgin
Pretty or not here I come, I will have her.

© Didier Delahaye, 2004

Gloire à qui freine à mort, de peur d’écrabouiller
Le hérisson perdu, le crapaud fourvoyé !
Et gloire à don Juan d’avoir un jour souri
A celle à qui les autres n’attachaient aucun prix !
Cette fille est trop vilaine, il me la faut.

Gloire au flic qui barrait le passage aux autos
Pour laisser traverser les chats de Léautaud !
Et gloire à don Juan d’avoir pris rendez-vous,
Avec la délaissée que l’amour désavoue !
Cette fille est trop vilaine, il me la faut.

Gloire au premier venu qui passe et qui se tait
Quand la canaille crie ” haro sur le baudet ” !
Et gloire à don Juan pour ses galants discours
A celle à qui les autres faisaient jamais la cour !
Cette fille est trop vilaine, il me la faut.

Et gloire à ce curé sauvant son ennemi
Lors du massacre de la Saint-Barthélémy !
Et gloire à don Juan qui couvrit de baisers
La fille que les autres refusaient d’embrasser !
Cette fille est trop vilaine, il me la faut.

Et gloire à ce soldat qui jeta son fusil
Plutôt que d’achever l’otage à sa merci !
Et gloire à don Juan d’avoir osé trousser
Celle dont le jupon restait toujours baissé !
Cette fille est trop vilaine, il me la faut

Gloire à la bonne sœur qui, par temps pas très chaud
Dégela dans sa main le pénis du manchot
Et gloire à don Juan qui fit reluire un soir
Ce cul déshérité ne sachant que s’asseoir
Cette fille est trop vilaine, il me la faut.

Gloire à qui n’ayant pas d’idéal sacro-saint
Se borne à ne pas trop emmerder ses voisins!
Et gloire à don Juan qui rendit femme celle
Qui, sans lui, quelle horreur, serait morte pucelle!
Cette fille est trop vilaine, il me la faut.

Georges Brassens, 1976

XII (1976)
Les ricochets Skippin’ Stones
Don Juan Casanova
Cupidon s’en fout
Histoire de faussaire Blues for Martha
Mélanie Melanie

Blues For Martha (Histoire de faussaire)

Outlined against the purest blue
The farmhouse looked fake through and through
And the thatch posing as a roof
Synthetic, if you needed proof
Fiberglass fieldstone paved the way
Of a fake country alleyway
That elegantly curved around
A vinyl coated man-made pond.

The pretend lady of the house
In a designer country blouse
That looked both phony and charming
Came to me, perfectly smiling
And my bouquet of Queen Anne’s lace
Of a sudden seemed out of place
Amid the vividest colours
Of silk artificial flowers.

With a coy calculated glance
She bade me in past the entrance
And put my flowers in a vase
Atop a fake gas fireplace
In a room of bogus antiques
Conscripted from uptown boutiques
Replete with phony furniture
Book-of-the-month literature.

Orlon™ Persian rug on the floor
Art on the wall, fake to the core
On ear and neck a real taste
Of plastic pearl and diamond paste
Pseudo beauty spot on the cheek
False nails on both the hands and feet
Dissimulated false hope chest
Real silicone in her breast.

By electrical candlelight
She posed in an alluring sight
And with a bat of fake eyelash
Slyly confided feeling rash
Manipulating confession
Honest to badness admission
From a spurious angel fallen
Off a phony seventh heaven.

The only hint of honesty
In this bucolic travesty
The fresh as morning baby tooth
That cut clearly close to the truth
Was the seraphic note that rang
In my heart, the bittersweet pang
When lovingly she descended
To a candor unintended.

But in this case Aphrodite
Merely turned out mean and catty
And Cupid proved to be no less
Of a cad, but nevertheless
The truth is I would be lying
If I were to be decrying
That a right moment of deceit
Swept me verily off my feet.

© Didier Delahaye, 2004

Se découpant sur champ d´azur
La ferme était fausse bien sûr
Et le chaume servant de toit
Synthétique comme il se doit
Au bout d´une allée de faux buis
On apercevait un faux puits
Du fond duquel la vérité
N´avait jamais dû remonter.

Et la maîtresse de céans
Dans un habit, ma foi, seyant
De fermière de comédie
A ma rencontre descendit
Et mon petit bouquet, soudain
Parut terne dans ce jardin
Près des massifs de fausses fleurs
Offrant les plus vives couleurs.

Ayant foulé le faux gazon,
Je la suivis dans la maison
Où brillait sans se consumer
Un genre de feu sans fumée
Face au faux buffet Henri deux,
Alignés sur les rayons de
La bibliothèque en faux bois,
Faux bouquins achetés au poids.

Faux Aubusson, fausses armures,
Faux tableaux de maîtres au mur
Fausses perles et faux bijoux
Faux grains de beauté sur les joues
Faux ongles au bout des menottes
Piano jouant des fausses notes
Avec des touches ne devant
Pas leur ivoire aux éléphants.

Aux lueurs des fausses chandelles
Enlevant ses fausses dentelles,
Elle a dit, mais ce n´était pas
Sûr, tu es mon premier faux pas
Fausse vierge, fausse pudeur
Fausse fièvre, simulateurs
Ces anges artificiels
Venus d´un faux septième ciel.

La seule chose un peu sincère
Dans cette histoire de faussaire
Et contre laquelle il ne faut
Peut-être pas s´inscrire en faux
C´est mon penchant pour elle et mon
Gros point du côté du poumon
Quand amoureuse elle tomba
D´un vrai marquis de Carabas.

En l´occurrence Cupidon
Se conduisit en faux-jeton
En véritable faux témoin
Et Vénus aussi, néanmoins
Ce serait sans doute mentir
Par omission de ne pas dire
Que je leur dois quand même une heure
Authentique de vrai bonheur.

Georges Brassens, 1976

XII (1976)
Les ricochets Skippin’ Stones
Don Juan Casanova
Cupidon s’en fout
Histoire de faussaire Blues for Martha
Mélanie Melanie

Melanie (Mélanie)

There is a time honoured tradition
In the French medical body
For students to spice their libation
With songs that are beyond bawdy
This custom is headed I fear
The same way than the dodo bird (x2)
So let’s raise a Canadian beer
To the tune of the last I heard. (x2)

I have never gone to medical school
But I’ve been to Saskatchewan
Which in February is morbidly cool
If in doubt just ask a tchewan
It’s home to Canada’s bunghole
So would say a malicious tongue (x2)
In fact it is another hole
That is the subject of this song. (x2)

To all you sex or geography buffs
I offer this exotic pearl
A story worth removing your ear-muffs
About a naughty heartland girl
She was raised in a bread basket
And always puts on the table (x2)
Likewise in her carnal diet
A suitable vegetable. (x2)

Melanie is a supermarket clerk
In the capital, Regina
To relieve the monotony at work
She sends goods up her vagina
Before you call me reprobate
And make me kiss your Blarney stone (x2)
May those who never masturbate
Choke up on their biblical stone. (x2)

Like a bull in a shop of china
Melanie prowls the produce aisle
In search of what in her vagina
Could make a convivial missile
Then at coffee-break she will stop
To enjoy a job’s little perk (x2)
As she shoves the cream of her crop
In and out with a little jerk. (x2)

She has determined at her leisure
That carrots and leeks are gritty
Tho’ their shape is conducive to pleasure
They are just too down and dirty
Celery on the other hand
Comes in bunch or in single stalk (x2)
And can double up on command
For almost any size of cock. (x2)

English cucumber is the king
In its shiny condom wrapper
Proving to be just the right thing
For the times when size does matter
But there’s also fun to be had
With something that is benigner (x2)
And she enjoys more than a tad
The feel of a small bananer. (x2)

Rows and rows of long vegetables are
Enough to make her wet her jeans
She always looks for ways to raise the bar
And fondly covets aubergines
She’s even experimented
One fateful day with a grapefruit (x2)
She’ll swear only the demented
Would want to bear a little brute. (x2)

Her unabashed infatuation
With specific types of produce
Has given rise to some suspicion
Of a saboteur on the loose
And even though she had grown fond
Of certain aspects of the job (x2)
She quit it before someone found
Too many corns creamed on the cob. (x2)

Melanie the audacious prairie girl
Moved to Montreal thereafter
To give frenchy vegetables a whirl
And others too for that matter
But she found a city of meat
Well noted for its pastrami (x2)
She now works on a deli street
Where she discovered salami. (x2)

© Didier Delahaye, 2004

Les chansons de salle de garde
Ont toujours été de mon goût,
Et je suis bien malheureux, car de
Nos jours on n´en crée plus beaucoup.
Pour ajouter au patrimoine
Folklorique des carabins, {2x}
J´en ai fait une, putain de moine,
Plaise à Dieu qu´elle plaise aux copains. {2x}

Ancienne enfant d´Marie-salope
Mélanie, la bonne au curé,
Dedans ses trompes de Fallope,
S´introduit des cierges sacrés.
Des cierges de cire d´abeille
Plus onéreux, mais bien meilleurs, {2x}
Dame! la qualité se paye
A Saint-Sulpice, comme ailleurs. {2x}

Quand son bon maître lui dit : “Est-ce
Trop vous demander Mélanie,
De n´user, par délicatesse,
Que de cierges non encore bénits ?”
Du tac au tac, elle réplique
Moi, je préfère qu´ils le soient, {2x}
Car je suis bonne catholique
Elle a raison, ça va de soi. {2x}

Elle vous emprunte un cierge à Pâques
Vous le rend à la Trinité.
Non, non, non, ne me dites pas que
C´est normal de tant le garder.
Aux obsèques d´un con célèbre,
Sur la bière, ayant aperçu, {2x}
Un merveilleux cierge funèbre,
Elle partit à cheval dessus. {2x}

Son mari, pris dans la tempête
La Paimpolaise était en train
De vouer, c´était pas si bête,
Un cierge au patron des marins.
Ce pieux flambeau qui vacille
Mélanie se l´est octroyé, {2x}
Alors le saint, cet imbécile,
Laissa le marin se noyer. {2x}

Les bons fidèles qui désirent
Garder pour eux, sur le chemin
Des processions, leur bout de cire
Doiv´nt le tenir à quatre mains,
Car quand elle s´en mêl´, sainte vierge,
Elle cause un désastre, un malheur. {2x}
La Saint-Barthélemy des cierges,
C´est le jour de la Chandeleur. {2x}

Souvent quand elle les abandonne,
Les cierges sont périmés;
La saint´ famill´ nous le pardonne
Plus moyen de les rallumer.
Comme ell´ remue, comme elle se cabre,
Comme elle fait des soubresauts, {2x}
En retournant au candélabre,
Ils sont souvent en p´tits morceaux. {2x}

Et comme elle n´est pas de glace,
Parfois quand elle les restitue
Et qu´on veut les remettre en place,
Ils sont complètement fondus.
Et comme en outre elle n´est pas franche,
Il arrive neuf fois sur dix {2x}
Qu´sur un chandelier à sept branches
Elle n´en rapporte que six. {2x}

Mélanie à l´heure dernière
A peu de chances d´être élue;
Aux culs bénits de cett´ manière
Aucune espèce de salut.
Aussi, chrétiens, mes très chers frères,
C´est notre devoir, il est temps, {2x}
De nous employer à soustraire
Cette âme aux griffes de Satan. {2x}

Et je propose qu´on achète
Un cierge abondamment béni
Qu´on fera brûler en cachette
En cachette de Mélanie.
En cachette car cette salope
Serait fichue d´se l´enfoncer {2x}
Dedans ses trompes de Fallope,
Et tout s´rait à recommencer. {2x}

Georges Brassens, 1976

XII (1976)
Les ricochets Skippin’ Stones
Don Juan Casanova
Cupidon s’en fout
Histoire de faussaire Blues for Martha
Mélanie Melanie

Skippin’ Stones (Les ricochets)

I was seventeen
Barely had I been
Out of a farmer’s sight
Not cut out for hay
I headed one day
For the City of Light
Bright-eyed and merry
Off to “Gay Paree”
I left with a suitcase
Peasantry aside
I would now reside
Along the parisian quais
Along the parisian quais.

People do not fret
There is little threat
In a colt on the lam
‘Tis but a young fool
Who’s dyed in the wool
Of a provincial lamb
Lutetia be still
Not today you will
Fall to the Saracen
A would-be poet
Is hedging his bet
By contemplating the Seine
By contemplating the Seine.

Wet behind the ears
I harboured no fears
As I strolled on the banks
Little did I know
That Cupid here no
Longer was shooting blanks
How could have I guessed
What unwelcome guest
Can be a passing flirt
That my heart would burst
For its very first
Parisian in mini-skirt
Parisian in mini-skirt.

Before we get there
Let me tell you where
I spotted my goddess
She was skipping stones
And making no bones
Of her lack of prowess
I might have been green
But knew how to preen
Like a barnyard rooster
When came time to skip
I knew how to flip
Like a champion and master
Like a champion and master.

If you want my aid
And don’t mind a trade
To her did I announce
For taste of your lips
I will give you tips
On making a stone bounce
It was a done deal
She studied with zeal
Until she could not miss
And as for my part
I took in my heart
The most delicious kiss
The most delicious kiss.

For a while you might
Have found it a plight
To locate a pebble
We picked clean the banks
Of the river thanks
To our little foible
We skipped and we went
To our heart’s content
By Notre-Dame’s steeples
The old “bouquinistes”
To this day insist
They never saw such ripples
They never saw so many ripples.

Alas it was not
To last as I thought
Forever and a night
One Tuesday she picked
Herself and she skipped
Away out of my sight
One long graceful hop
Took her to a pop
Loaded to the flirt-gills
A ten-stone gold fish
Who knew how to dish
High denomination bills
High denomination bills.

I sank in my fate
And opened the gate
To my lachrymal ducts
The Seine water rose
Dangerously close
To bridge and viaducts
If from one of those
I sensibly chose
Not to be a sinker
As everyone knows
The water that flows
Under is a true stinker
Under is a genuine stinker.

Also I had learned
That love brightly burned
Just before going south
Joining the fishes
Granted no wishes
To reach the river’s mouth
Let us not bemoan
A little flat stone
That nicked at a love vein
Simply turn its time
Into verse and rhyme
When contemplating the Seine
When contemplating the Seine.

© Didier Delahaye, 2004

J´avais dix-huit ans
Tout juste et quittant
Ma ville natale
Un beau jour, o gué
Je vins débarquer
dans la capitale
J´entrai pas aux cris
D´”A nous deux Paris”
En Île-de-France
Que ton Rastignac
N´ait cure, Balzac !
De ma concurrence
De ma concurrence.

Gens en place, dormez
Sans vous alarmer,
Rien ne vous menace
Ce n´est qu´un jeune sot
Qui monte à l´assaut
Du p´tit Montparnasse
On n´s´étonnera pas
Si mes premiers pas
Tout droit me menèrent
Au pont Mirabeau
Pour un coup de chapeau
À l´Apollinaire
À l´Apollinaire.

Bec enfariné
Pouvais-je deviner
Le remue-ménage
Que dans mon destin
Causerait soudain
Ce pèlerinage ?
Que circonvenu
Mon coeur ingénu
Allait faire des siennes
Tomber amoureux
De sa toute pre-
mière Parisienne
mière Parisienne.

N´anticipons pas,
Sur la berge en bas
Tout contre une pile,
La belle tachait
D´ fair´ des ricochets
D´un´ main malhabile
Moi, dans ce temps-la
Je n´ dis pas cela
En bombant le torse,
L´air avantageux
J´étais a ce jeu
De première force
De première force.

Tu m´ donn´s un baiser,
Ai-je propose
A la demoiselle
Et moi, sans retard
J´ t´apprends de cet art
Toutes les ficelles.
Affaire conclue,
En une heure elle eut
L´adresse requise.
En échange, moi
J´ cueillis plein d´moi
Ses lèvres exquises
Ses lèvres exquises.

Et durant un temps
Les journaux d´antan
D´ailleurs le relatent
Fallait se lever
Matin pour trouver
Une pierre plate.
On redessina
Du pont d´Iéna
Au pont Alexandre
Jusqu´ Saint-michel,
Mais à notre échelle,
La carte du tendre
La carte du tendre.

Mais c´était trop beau:
Au pont Mirabeau
La belle volage
Un jour se perchait
Sur un ricochet
Et gagnait le large.
Ell´ me fit faux-bond
Pour un vieux barbon,
La petite ingrate,
Un Crésus vivant
Détail aggravant
Sur la rive droite
Sur la rive droite.

J´en pleurai pas mal,
Le flux lacrymal
Me fit la quinzaine.
Au viaduc d´Auteuil
Parait qu´a vue d´œil
Grossissait la Seine.
Et si, pont d´ l´Alma,
J´ai pas noyé ma
Detresse ineffable,
C´est qu´ l´eau coulant sous
Les pieds du zouzou
Était imbuvable
Était imbuvable.

Et qu´ j´avais acquis
Cett´ conviction qui
Du reste me navre
Que mort ou vivant
Ce n´est pas souvent
Qu´on arrive au Havre.
Nous attristons pas,
Allons de ce pas
Donner, débonnaires,
Au pont Mirabeau
Un coup de chapeau
À l´Apollinaire
À l´Apollinaire.

Georges Brassens, 1976

XII (1976)
Les ricochets Skippin’ Stones
Don Juan Casanova
Cupidon s’en fout
Histoire de faussaire Blues for Martha
Mélanie Melanie

Dying For A Cause (Mourir pour des idées)

O to die for a cause, O my what a concept
I nearly died because I thought it was inept
For wannabe zealots, for lack of enemy
While screaming blue murder descended upon me
They managed to beat sense into my sassy muse
They struck a golden match under the rightful fuse
But I reserve the right to add this little clause
Let’s all die for a cause
OK, but right after a pause
OK, but right after a lifelong pause.

Last time I looked around, the house was not on fire
Why rush into limbo, we’re not under the wire
By wearing a lead boot you could end up dying
For clay footed ideals that soon will be crumbling
And if there is something worse than burning your toast
It is to discover when you give up the ghost
That you made a blunder, kicked in for the wrong cause
Let’s all die for a cause
OK, but right after a pause
OK, but right after a lifelong pause.

The new day Chrysostoms who extol martyrdom
Seldom book their ticket to the final kingdom
Dying for a good cause is a good cause indeed
It’s their bread and butter, their professional creed
On all sides of the fence they make it a contest
To beat Methuselah at the survival test
I conclude that they sing in their exclusive Oz
Let’s all die for a cause
OK, but right after a pause
OK, but right after a lifelong pause.

Causes that ask you to pay the ultimate price
Are a dime a dozen and should make you think twice
For they raise the question for sacrificial lambs
If some are genuine then all others are scams
And since on closer look they’re hard to tell apart
When he sees them coming in their big apple cart
The wise one will ponder as he hums and he haws
Let’s all die for a cause
OK, but right after a pause
OK, but right after a lifelong pause.

If it was a matter of just a few slaughters
To make the world better for our sons and daughters
After so many nights of long and bloody knives
We should by now have settled in heavenly lives
But the promised land of flowing milk and honey
Continues to smell and to taste of baloney
In a endless spiral it falls to killers’ laws
Let’s all die for a cause
OK, but right after a pause
OK, but right after a lifelong pause.

O you with a death wish, fearless leaders accursed
If you are so inclined, why don’t you go die first
But for god’s and our sake, do not mess with our lives
They are all that we have before the end arrives
Let’s face it the reaper keeps on its bony toes
It hardly needs our hand to lead us by the nose
Death might dance around us but let’s hold the applause
Let’s all die for a cause
OK, but right after a pause
OK, but right after a lifelong pause.

© Didier Delahaye, 2004

Mourir pour des idées, l´idée est excellente
Moi j´ai failli mourir de ne l´avoir pas eu
Car tous ceux qui l´avaient, multitude accablante
En hurlant à la mort me sont tombés dessus
Ils ont su me convaincre et ma muse insolente
Abjurant ses erreurs, se rallie à leur foi
Avec un soupçon de réserve toutefois
Mourons pour des idées,
D´accord, mais de mort lente,
D´accord, mais de mort lente

Jugeant qu´il n´y a pas péril en la demeure
Allons vers l´autre monde en flânant en chemin
Car, à forcer l´allure, il arrive qu´on meure
Pour des idées n´ayant plus cours le lendemain
Or, s´il est une chose amère, désolante
En rendant l´âme à Dieu c´est bien de constater
Qu´on a fait fausse route, qu´on s´est trompé d´idée
Mourons pour des idées,
D´accord, mais de mort lente
D´accord, mais de mort lente

Les saint jean bouche d´or qui prêchent le martyre
Le plus souvent, d´ailleurs, s´attardent ici-bas
Mourir pour des idées, c´est le cas de le dire
C´est leur raison de vivre, ils ne s´en privent pas
Dans presque tous les camps on en voit qui supplantent
Bientôt Mathusalem dans la longévité
J´en conclus qu´ils doivent se dire, en aparté
Mourons pour des idées,
D´accord, mais de mort lente
D´accord, mais de mort lente”

Des idées réclamant le fameux sacrifice
Les sectes de tout poil en offrent des séquelles
Et la question se pose aux victimes novices
Mourir pour des idées, c´est bien beau mais lesquelles ?
Et comme toutes sont entre elles ressemblantes
Quand il les voit venir, avec leur gros drapeau
Le sage, en hésitant, tourne autour du tombeau
Mourons pour des idées,
D´accord, mais de mort lente
D´accord, mais de mort lente

Encor s´il suffisait de quelques hécatombes
Pour qu´enfin tout changeât, qu´enfin tout s´arrangeât
Depuis tant de “grands soirs” que tant de têtes tombent
Au paradis sur terre on y serait déjà
Mais l´âge d´or sans cesse est remis aux calendes
Les dieux ont toujours soif, n´en ont jamais assez
Et c´est la mort, la mort toujours recommencée
Mourons pour des idées,
D´accord, mais de mort lente
D´accord, mais de mort lente

O vous, les boutefeux, ô vous les bons apôtres
Mourez donc les premiers, nous vous cédons le pas
Mais de grâce, morbleu! laissez vivre les autres!
La vie est à peu près leur seul luxe ici bas
Car, enfin, la Camarde est assez vigilante
Elle n´a pas besoin qu´on lui tienne la faux
Plus de danse macabre autour des échafauds!
Mourons pour des idées,
D´accord, mais de mort lente
D´accord, mais de mort lente

Georges Brassens, 1972

XI (1972)
Mourir pour des idées Dying For A Cause
Le Roi Tush
Quatre-vingt-quinze pour cent Nine Times Out Of Ten
Sauf le respect que je vous dois Pardon my French
Stances à un cambrioleur
La princesse et le croque-note
Fernande Eleanor
Les passantes